Piolets d'Or - Prix spécial du Jury 2022 - Première ascension de l’arête sud-est de l’Annapurna III (7 555 m)

Nous sommes ravis de vous retrouver pour les Piolets d’Or 2023 du 14 au 16 novembre 2023, à Briançon

Programme Inscription (Soirée de gala)

Ascensions lauréates 2023 & Mention spéciale

Le jury international des Piolets d'Or a choisi de décerner trois prix et une mention spéciale. Il s'agit, dans le désordre, des ascensions suivantes :

Jirishanca (6 094 m), éperon sud-sud-est

© Quentin Roberts Première ascension de l'éperon sud-sud-est du Jirishanca (Cordillère Huayhuash), par la voie Reino Hongo (1 000 m, M7 AI5+ 90°) du 21 au 23 juillet. Descente par le contrefort...

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Jugal Spire (alias Dorje Lhakpa II, 6 56…

©Paul Ramsden Première ascension du Jugal Spire (6 563 m), Jugal Himal, par The Phantom Line (1 300 m, ED) dans la face nord, du 25 au 29 avril. La descente...

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Pumari Chhish East (6 850 m)

©Victor Saucède Première ascension du Pumari Chhish East (Hispar Muztagh), par The Crystal Ship (1 600 m, 6b A2 M7) sur la face sud et l'arête ouest supérieure, du 25 au...

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Mention spéciale 2023 - Première ascensi…

©Ramona Waldner Les Piolets d'Or souhaitent promouvoir l'alpinisme féminin, dans le but d'inspirer les futures générations d’alpinistes tout en étant conscients de la difficulté de trouver un mécanisme universellement accepté pour...

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Les Piolets d'Or souhaitent promouvoir l'alpinisme féminin, dans le but d'inspirer les futures générations d’alpinistes tout en étant conscients de la difficulté de trouver un mécanisme universellement accepté pour ce faire. De temps en temps, les Piolets d’Or attribuent une ou plusieurs mentions spéciales. Il ne s'agit pas de Piolets d'Or, mais d'une reconnaissance accordée à une ascension jugée remarquable pour différentes raisons, mais qui correspond aux valeurs fondamentales de la charte.

2023 - George Lowe

Souvent cité comme l'un des plus grands alpinistes nord-américains vivants, George Lowe a commencé à grimper dès son plus jeune âge en rejoignant son oncle Ralph Lowe, qui apprenait à...

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Briançon, 14-16 Novembre 2023

Nous serons ravis et fiers de pouvoir vous retrouver nombreux pour les Pioletsd’Or 2023 du 14 au 16 novembre 2023, pour la 3ème année consécutive à Briançon :plus haute ville...

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2023 - Significant ascents

There follows a representative list of significant, innovative ascents in most mountain regions of the World, climbed during 2022, in alpine (or in a few cases capsule) style and with...

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Jury technique international 2023

Lise Billon France - 35 ans Seconde femme à avoir reçu un Piolet d’Or en 2016 pour la première ascension du pilier nord-est du Cerro Riso Patron, un sommet particulièrement isolé et...

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©Ukrainian Team/American Alpine Journal

Première ascension de l’arête sud-est de l’Annapurna III (7 555 m), Annapurna Himal, par la voie « Patience » (2 950 m, 6a A3 M6 80° en glace et 90° en neige) par Nikita Balabanov, Mikail Fomin et Viacheslav Polezhaiko (Ukraine). En seize jours (du 22 octobre au 6 novembre 2021) du camp de base au sommet. La descente par la face ouest en terrain inconnu leur a pris encore trois jours de plus.

Cette première était convoitée depuis longtemps, elle a donc logiquement été applaudie comme l’une des réalisations majeures de ces dernières années en Himalaya. Nikita Balabanov, Mikail Fomin et Viacheslav Polezhaiko ont passé 19 jours sur la montagne, réussissant là où de nombreuses tentatives précédentes (y compris d’ailleurs la leur en 2019) avaient échouées. L’itinéraire emprunté est complexe, extrêmement engagé et ne pouvait à priori être réussi que par une cordée d’un haut niveau technique ainsi que d’une capacité d’endurance et de jugement hors norme en haute altitude ; il se situe de plus dans un secteur notoirement connu pour sa météo plus capricieuse que dans le reste de
l’Himalaya népalais.

Les trois Ukrainiens se sont acclimatés en réalisant l’ascension du sommet voisin de l’Annapurna IV à 7 525 m, en suivant plus ou moins une ligne qui avait déjà précédemment été gravie jusque sur l’arête nord-ouest, mais pas jusqu’au sommet.

Une bonne semaine plus tard, chargés de sacs de 22 à 24 kg avec une douzaine de jours de vivres et de gaz, ils franchissent la rimaye vers 4 600 m, en dessous de l’arête sud-est de l’Annapurna III. Malgré des prévisions excellentes au départ, la météo fût très moyenne pendant tout leur périple. De plus les conditions beaucoup plus sèches que lors de leur précédente tentative rendaient la progression plus difficile et donc aussi plus lente. Vers 6 250 m, ils franchirent en dry-tooling le passage-clef technique, en rocher ; puis vers 6 500 m, ils arrivent au point haut atteint, mais jamais dépassé, par plusieurs cordées précédentes ; là, ils trouvent une arête de neige de 70 m extrêmement effilée, exposée et non protégeable se terminant par un mur abrupt descendant. Cette section constitue le « crux psychologique » ; ils la franchissent grâce à du pelletage prolongé et créatif… À partir de 7 100 m, l’arête sud-est rejoint l’arête sud et le terrain devient beaucoup plus simple jusqu’au sommet ; mais le froid intense combiné au vent fort ralentit leur progression et les oblige à un ultime bivouac à 7 400 m.

Au sommet, le vent trop fort les empêche d’emprunter l’arête est, et redescendre par l’itinéraire de montée serait bien sûr beaucoup trop difficile et dangereux ; ils optent pour la face ouest, inconnue, la descente est un long supplice, mais ils finissent par rejoindre le glacier de l’Annapurna est.

Une telle ascension mérite bien évidemment d’être reconnue, cependant certains aspects ne correspondent pas à la charte des Piolets d’Or.

Charte des Piolets d’Or et usage de l’hélicoptère - considérations éthiques et environnementales

L’arête sud-est de l’Annapurna III s’élève au-dessus du cirque qui se situe en amont de la source du Seti Khola. L’accès à ce cirque a toujours été considéré comme très difficile et dangereux en raison du terrain raide et instable surplombant les gorges du Seti Khola ; après plusieurs éboulements importants, les expéditions de 2007 et 2010 ne purent atteindre le pied de la montagne car l’accès fut considéré comme étant trop dangereux. Par la suite, quatre expéditions, y compris les Ukrainiens en 2019 et 2021, firent toutes usage de l’hélicoptère pour transporter hommes et matériel dans le cirque.

Par ailleurs, après être redescendu du côté opposé de la montagne, les trois Ukrainiens ont fait appel à l’hélicoptère pour être récupérés sur la partie basse du glacier de l’Annapurna est vers 5 000 m (ils avaient demandé à être repris vers 4 500 m). L’un d’eux fût ensuite posé dans le cirque de départ pour récupérer le matériel du camp de base, tous sont arrivés à Kathmandou le soir même.

L’objectif des Piolets d’Or n’est pas seulement de reconnaître les ascensions les plus remarquables de l’année précédente, mais aussi d’utiliser ces ascensions afin de promouvoir une éthique simple et claire de l’alpinisme, en cohérence avec son inscription au patrimoine culturel immatériel en 2019 par l’UNESCO.

La charte des Piolets d’Or stipule que « dans l’alpinisme moderne, la question du style et des moyens utilisés prime sur la réussite d’un objectif ». L’accès à la montagne en tant que tel ne fait pas partie de l’ascension stricto sensu, mais devient toutefois clairement un enjeu éthique et environnemental important. L’esprit des Piolets d’Or suggère que, si un endroit ne peut être atteint par une voie de transport régulier, ou sur le terrain par des moyens « fair play », alors on le laisse aux générations futures.

La charte inclut également un critère de « respect de l’environnement ». Depuis une bonne décennie, l’usage de l’hélicoptère pour l’accès aux sommets himalayens s’est fortement développé, en particulier au Népal où il est peu ou pas réglementé. Payer un hélicoptère privé pour atteindre le camp de base d’un sommet de 8 000 m, ou pour enchaîner plusieurs ascensions est devenu très commun pour ceux qui en ont les ressources financières, ceci dans un pays où traditionnellement l’accès se faisait en trekking avec l’aide de porteurs locaux.

En montagne plus qu’ailleurs, on peut mesurer l’énorme impact du réchauffement climatique. Certes, une partie importante de l’empreinte carbone d’une expédition peut être attribuée aux vols internationaux, mais nous considérons que l’usage privé systématique de l’hélicoptère devient vraiment problématique et il nous appartient en tant qu’alpinistes d’agir de manière responsable et de limiter notre impact.

Les Piolets d’Or souhaitent diffuser un message clair que la haute montagne, ainsi que les populations qui y vivent, sont de plus en plus impactés par le changement climatique ; et qu’en conséquence, nous ne soutenons pas l’usage général de l’hélicoptère pour l’accès aux sommets.

Le jury a considéré que du point de vue de l’alpinisme, la nouvelle voie sur l’Annapurna III est clairement une des réalisations majeures de ces dernières années, mais aussi que certains éléments de la charte n’étaient pas respectés. En considération des ces deux aspects, le jury a décidé de ne pas attribuer un « Piolet d’Or » mais plutôt un « Prix spécial du jury ».

Pourquoi les Piolets d'Or ?

Les Piolets d’Or ont pour objectif de célébrer l’alpinisme de haut niveau, sur le plan technique, mais aussi celui de l’esprit. Ils réunissent les acteurs des plus remarquables ascensions de l’année précédente, réalisées sur les montagnes du monde. Ils entendent faire partager l’alpinisme au plus large public et valoriser pour cela des aventures réalisées dans un milieu naturel fascinant, où les alpinistes cherchent un accomplissement fondé sur une éthique sportive, le respect du milieu naturel et celui des cultures locales, conformément aux principes énoncés dans la Charte des Piolets d’Or..

L'Esprit de l'alpinisme moderne

Plus que la reconnaissance d'une performance, les Piolets d'Or célèbrent un engagement, un esprit, des valeurs. L’esprit des Piolets d’Or puise son inspiration dans l'histoire de l’alpinisme, l'authenticité de l’esprit de cordée.Le style doit primer sur la réussite de l'objectif. Il ne s’agit plus de parvenir au sommet à tout prix, en employant des artifices financiers, techniques (oxygène, cordes fixes, porteurs d’altitude, produits "dopants", etc.) ou des moyens humains importants (porteurs d’altitude, sherpas). Les Piolets d’Or valorisent l’imagination dans la recherche d’itinéraires innovants, l’économie maximale de moyens, la mise à profit de l’expérience, le respect des hommes et de la nature. Ils s'attachent à faire de l'alpinisme une richesse partagée et valorisée au niveau mondial, capable de rassembler autour de valeurs morales et de comportements exemplaires, le meilleur des ambitions humaines.

 

 

Les Piolets d'Or

 

Le Piolet d'Or Carrière - Trophée Walter Bonatti

En 2009, le premier Piolet d’Or Carrière était attribué à Walter Bonatti. Son alpinisme reflétait parfaitement l’esprit que les Piolets d’Or s’attachent à promouvoir. Walter en est devenu un peu le parrain pour la lignée de ceux qui recevront cette distinction. En hommage à celui qui a légué à ce prix un peu de son esprit, celui-ci s’appellera désormais : Piolet d’Or Carrière, "Trophée Walter Bonatti".

Depuis 2009, date de la création des Piolets d’Or, un hommage est rendu chaque année à un alpiniste pour l'ensemble de sa carrière. Le Comité d’organisation des Piolets d’Or propose un alpiniste qui, part son engagement et son éthique, aura marqué son époque.
Les Piolet d'Or Carrière :
2009 : Walter BONATTI
2010 : Reinhold MESSNER
2011 : Doug SCOTT
2012 : Robert PARAGOT
2013 : Kurt DIEMBERGER
2014 : John ROSKELLEY
2015 : Chris BONINGTON
2016 : Wojciech KURTYKA
2017 : Jeff LOWEA
2018 : Andrej ŠTREMFELJA
2019 : krzysztof WIELICKI
2021 : Catherine DESTIVELLE
2021 : Yasushi YAMANOI
2022 : Silvo KARO

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