Lunag Ri depuis le sud-ouest.
(A) Sommet principal (6895m).
(B) Sommet du sud-est
(1) Ligne des tentatives d’Anker-Lama en 2015 et 2016.
(2) Ligne des ascensions en solo de Lama.
(H1) Point culminant avec Anker en 2016.
(H2) Point culminant des tentatives de 2015 et de la tentative en solo de 2016.
©David Lama/American Alpine Journal
LUNAG RI (6 895M), PREMIÈRE ASCENSION PAR L’ARÊTE OUEST
1500 M, 90°, DAVID LAMA (AUTRICHE), SOLO, 23-25 OCTOBRE
Lunag Ri est le point culminant du Massif Lunag de Rolwaling, qui chevauche la frontière népalaise. Avant 2018, il s'agissait de l'un des plus hauts sommets vierges du Népal, qui comptait jusque la au moins quatre tentatives sérieuses d’ascension sommitale. Une tentative depuis le sud-est et une autre depuis le nord ont toutes deux abouti à une antécime située au sud-est. En 2015, Conrad Anker et David Lama atteignent un point situé sur l’arête ouest, à environ 300m sous le sommet, jugeant l’arête plus complexe et difficile que prévu. Ils y retournent en 2016, mais Anker est évacué par hélicoptère après avoir été victime d'un accident vasculaire cérébral. Lama fait ensuite une tentative en solitaire audacieuse, dépassant son précédent record d'environ 50m.
En 2018, quand Anker confirma qu'il ne participerait plus à ce type d'expédition, Lama décida de refuser les autres offres de grimpeurs d’un niveau pourtant très élevé et de faire cavalier seul. Dans le froid intense de fin octobre,
l’Autrichien gravit un terrain mixte difficile, de glace et de neige, avec deux bivouacs, pour atteindre le point de difficulté technique le plus important de l’ascension, situé sur le flanc raide. Surmontant ce point, il entreprit une traversée aérienne jusqu'au spectaculaire sommet du plongeoir. Sa descente se fit en rappel, principalement le long de son parcours. C’est une ascension qui – pour reprendre ses mots – restera «gravée dans ma mémoire pour l’exposition, la difficulté, le froid et la solitude, et pour la réussite d’un projet personnel».