Piolets d'Or - Pumari Chhish East (6 850 m)

Pumari Chhish East (6 850 m)

©Victor Saucède

Première ascension du Pumari Chhish East (Hispar Muztagh), par The Crystal Ship (1 600 m, 6b A2 M7) sur la face sud et l'arête ouest supérieure, du 25 au 29 juin. L'itinéraire a été descendu en rappel.

Depuis 2007, le Pumari Chhish East, la plus basse et probablement la plus difficile techniquement du groupe des Pumari Chhish, au nord du glacier d'Hispar, a fait l'objet de cinq tentatives depuis le versant sud. Pour la sixième tentative connue, les Français Christophe Ogier, Victor Saucède et Jérôme Sullivan ont opté pour le centre gauche des quatre grands piliers rocheux, une ligne envisagée en 2009 par trois Canadiens, qui ont gravi le champ de neige initial avant de se retirer pour cause de maladie.

Les trois alpinistes français ont choisi de s'y prendre tôt, en faisant l'approche en mai pour tenter la face en juin, lorsque le terrain est encore bien gelé. Cependant, il a neigé 26 jours sur les 27 jours d'attente au camp de base, mais ils sont tout de même parvenus à s’acclimater pendant cette période en passant une nuit sur le Rasool Sar (5 980 m). Ils ont ensuite reçu des prévisions météorologiques pour une fenêtre de sept jours, et après avoir laissé la face se débarrasser de la neige récente un jour durant, ils se sont mis en route, gravissant le champ de neige initial de 700 m pendant la nuit.

Sur le pilier de 700 m au-dessus, ils ont employé des techniques de big wall, le leader tirant pendant que les deux seconds montaient au jumar. Ils ont souvent eu recours à l’escalade artificielle pour surmonter les surplombs ou pour enlever les bouchons de neige dans les fissures, mais en général, ils ont grimpé en libre autant que faire se peut dans ces conditions. Les trois premiers bivouacs étaient médiocres, exposés et inconfortables, mais le quatrième jour, ils ont surmonté les difficultés restantes, notamment deux longueurs verticales de 6b à 6 600 m (en chaussons d’escalade), jusqu'à une épaule relativement spacieuse. Le lendemain, ils ont traversé le champignon sommital et étaient au sommet à 10 heures. Après avoir attendu le milieu de l'après-midi à leur dernier bivouac, ils ont commencé à descendre en rappel lorsque le soleil a disparu de la face, atteignant le champ de neige à la tombée de la nuit et le camp de base avancé vers minuit.

Le jury a estimé qu'il s'agissait d'une ligne élégante, un itinéraire intense et plein d'incertitude, sur l'un des grands problèmes non résolus du Pakistan. Ce n'est pas l'option la plus facile de la montagne, mais sa raideur et son niveau de difficulté élevé en font l'une des plus sûres, menant presque directement au sommet. L'ascension a été un effort collectif, témoignant d'un grand esprit d'équipe, conformément à la Charte des Piolets d'Or.

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