©Ramona Waldner
Les Piolets d'Or souhaitent promouvoir l'alpinisme féminin, dans le but d'inspirer les futures générations d’alpinistes tout en étant conscients de la difficulté de trouver un mécanisme universellement accepté pour ce faire.
De temps en temps, les Piolets d’Or attribuent une ou plusieurs mentions spéciales. Il ne s'agit pas de Piolets d'Or, mais d'une reconnaissance accordée à une ascension jugée remarquable pour différentes raisons, mais qui correspond aux valeurs fondamentales de la charte.
Première ascension de la face est du Northern Sun Spire (1 527 m, Renland, Groenland oriental), par la voie Via Sedna. Le sommet de la face a été atteint le 7 août et la voie a été descendue en rappel.
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Une mention spéciale est attribuée à l'équipe féminine de voile et d'escalade qui a réalisé la première ascension de Via Sedna (780 m d'escalade, 16 longueurs, 7b+ A1) sur le Northern Sun Spire. Parties le 20 juin de La Rochelle en France sur le voilier de 15 m Northabout, la skippeuse Marta Guemes (Espagne) et les équipières Caroline Dehais et Alix Jaekkel (toutes deux Françaises), Maria Sol Massera (Argentine), ainsi que les grimpeuses Capucine Cotteaux (France), Caro North (Suisse), Nadia Royo (Espagne) et la photographe Ramona Waldner (Autriche), ont passé six semaines à négocier le mauvais temps et une banquise difficile avant d'atteindre finalement la côte du Renland. En raison de ces retards, elles n'ont eu que 10 jours pour grimper avant de devoir reprendre la mer.
Cotteaux, North et Royo ont passé deux jours à escalader des terrains escarpés et difficiles et à fixer 300 mètres de corde, la première de cordée ayant parfois recours à l'escalade artificielle tandis que les suivantes grimpaient le plus souvent en libre. Alors qu'il restait un jour et demi avant une tempête de neige annoncée, les trois alpinistes sont remontées sur les cordes, ont ajouté quatre longueurs difficiles, ont passé la nuit dans des portaledges et, le lendemain matin, après six autres longueurs de 6a-6b plus raisonnables, ont atteint l'arête sud supérieure. Du matériel traditionnel a été utilisé tout au long de l'ascension. Le temps qui s'annonçait les a persuadées de ne pas faire l'escalade facile jusqu'au sommet (la partie supérieure de l'itinéraire de la première ascension de 2019), et lorsqu'elles ont regagné la base de la paroi, il pleuvait. Après quatre autres semaines de navigation et un voyage total de 4 000 milles nautiques, elles étaient de retour en France.
Il s'agit non seulement d'une belle aventure menée par un groupe international de femmes autonomes, mais aussi d'une expédition dont l'empreinte carbone est minimale. Elle constitue un exemple représentatif des expéditions à « faible impact ».
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