ASCENSIONS 2022

Christophe est à la fois guide de haute-montagne mais aussi scientifique: préparant une thèse en glaciologie à l’ETH (École polytechnique fédérale) de Zurich, il étudie depuis plusieurs années l’évolution des glaciers alpins à l’épreuve des fluctuations climatiques et du réchauffement actuel. Avant le Pumari Chhist East, le Haut-Savoyard a notamment oeuvré en Patagonie. En 2020, Durant l’été austral, il réussit, en compagnie du Slovène Gašper Pintar, la cinquième ascension de la traversée “W" des trois Tours du Paine, en commençant par la Monzino sur la Torre Norte et en terminant par l'Aste sur la Torre Sur. Lors la même saison, il comptait aussi parmi la cordée française qui s'était retrouvée à grimper le Cerro Torre par la voie Ragni avec Fabian Buhl, permettant à ce dernier d’en réaliser la première descente en parapente sans dépose au sommet.

Originaire des Pyrénées, Victor a débuté par l'escalade en salle, puis il découvre la montagne au sein du Club Alpin Français, intégrant ensuite les équipes départementales puis régionales et enfin l'Equipe Nationale d'Alpinisme Masculin de la Fédération Française de la Montagne et de l'Escalade. C'est à cette période que l'envie d'initier les autres à la montagne lui vient, en réalisant qu'à chaque sortie l'enthousiasme et l'émerveillement des participants pour la beauté des paysages le nourrissaient d'un plaisir encore plus fort: ”Tout jeune, j'avais déjà une forte idée en tête, en faire mon métier, sans réaliser ce que cela impliquait. Maintenant, j'ai changé mes montagnes pour celles du massif du Mont-Blanc où j'ai la chance de pouvoir accompagner des groupes d'un sommet à un autre, à la découverte de paysages d’exception.” En juin 2021, déjà en compagnie de Jérôme Sullivan et de deux autres compagnons, Victor a découvert les montagnes pakistanaises dans la reculée vallée du Kondus, ouvrant en style alpin la voie ”Harvest Moon” (1 600m, WI6 M6) sur le Dansam Pic Ouest (ou K13), 6 600m.

Jérôme partage sa vie entre son métier de guide et sa pratique amateur qui l’a emmenée ces dernières années sur tous les terrains de jeu de l’alpinisme et de l’escalade: “Mais la frontière est mince et se perd souvent”. On retrouve sa signature dans les Alpes (première ascension en libre du pilier ouest du Dru depuis l’effondrement en 2012, ouverture de Mad Max en face est des Grandes Jorasses, 7a, 800m), au Maroc (ouvertures de grandes voies trad à Taghia), en Patagonie (ouvertures de ”El pillar del sol naciente” (1 000m 7b, A1, M6, WI 6) au Cerro Murallon en 2012, de ”Hasta las webas” , Cerro Riso Patron. (1 000m, ED) en 2015 et première ascension de l’aiguille El Faro sur la face est du Cerro San Lorenzo, ”La Milagrosa”, 1200m, A3, M7, 6a en 2018), en Alaska (première ascension du Pic Pyramide et ouverture de ”l’Odyssée” (1 100m, M7, 6b, 90°, A1) massif des Revelations, en 2014) et au Groenland (ouverture de ”Metrophobia” sur Apostelen Tommelfinger (1 700m, 5.11d, A2+, 120°), avec approche en kayak, 340 km en totale autonomie). “La curiosité est le mot qui me définit, celle de découvrir des montagnes et les humains qui les aiment.”

Vivant à Canmore, Alberta, au coeur des Rocheuses canadiennes et âgé de 35 ans, Alik se décrit comme un "grimpeur obsessionnel". Dès son plus jeune âge, encordé à son père, il est sur les grandes parois, gravissant en tête le fameux “Grand Wall” de Squamish à 10 ans, puis se frottant à l’escalade artificielle au Yosemite (une vingtaine de voies sur El Capitan jusqu’au A5). A Canmore, c’est dans ce paradis de l’escalade glaciaire et mixte qu’il peut aussi pousser le jeu du dry-tooling, si utile dans les grandes faces alpines. Pour financer ses aventures, il travaille comme technicien d'accès difficiles et en hauteur pour l’industrie. Son ami et compagnon de cordée Ian Welsted le décrit ainsi: “Alik possède ce calme si particulier qui vient du fait de se retrouver suspendu à de minuscules pièces de métal posées dans les irrégularités du granit, et duquel émerge un talent s’auto-dépréciant trop aisément.” En juillet 2017, déjà au Pérou mais dans la Cordillère Blanche, il a ouvert deux nouvelles voies et en libre: “The Devil's Reach Around”, (900m, 5.10 M6 90°) sur la face est du Chacraraju Este, déjà avec Quentin Roberts, puis “Nadie Sabe Nada” (1 000 m, 5.9 M6 85°) sur la face nord du Hualcán, cette fois en compagnie d’Aritza Monasterio.

Né en Angleterre d'un père canadien et d'une mère autrichienne, Quentin était destiné à parcourir le monde. Dès son plus jeune âge, il commence à grimper au Pays de Galles avec son père puis dans les Alpes avant de s’installer en Afrique du Sud où il se passionne aussi pour les sports de glisse comme le surf et le skateboard. Mais c’est en Colombie-Britannique au Canada, tout en obtenant un diplôme d'ingénieur en mécanique, que sa passion pour l'escalade sous toutes ses formes est véritablement née. Depuis, il est devenu un chasseur de nouvelles lignes alpines dures, comme la déjà mentionnée “The Devil's Reacharound” sur la face est du Chacraraju Este dans la Cordillère Blanche au Pérou. Il est aussi connu pour ses free solos, comme “Striving for the Moon” (1 400m, AI6) sur le Mount Temple, ”Grand Central Couloir”(AI4, M6) au Mount Kitchener au Canada et le célèbre “Exocet” (5.10- WI5+) au Cerro Standhardt en Patagonie, qu'il considère comme des libérations d'énergie personnelles. Parmi ses amis et ses partenaires de cordée, il est connu pour son tact, sa force et son énergie positive.