Cet alpiniste américain, né en 1948, vit à Spokane, dans l’état de Washington. Il était si peu connu en Europe que le célèbre magazine Mountain, dans les années où John commençait à faire beaucoup parler de lui, titra son portrait : « Who is this man ? ». John Roskelley, à cette époque, était une sorte de curiosité. Il accumulait les ascensions difficiles à haute altitude à une cadence accélérée. En 1976, ce Mr Roskelley se révèle la cheville ouvrière de l’immense face nord-ouest de la Nanda Devi (7816 m). Les récits insistent sur son endurance, son efficacité en altitude, et son … grand caractère.
En 1977, il réussit la première de la Grande Tour de Trango (6286 m), avec Galen Rowell, Kim Schmitz et Dennis Hennek. L’année suivante, après une tentative à la face nord du Jannu en cordée de deux, il est au K2 (8611 m), pour la première de l’arête nord-est, une longue voie qui est restée rare. Les Américains, sous la direction de Jim Whittaker, ne font appel ni à l’oxygène, ni aux porteurs d’altitude. En 1979, c’est lors d’une ascension technique que John fait à nouveau parler de lui : la première du Gaurishankar (7134 m). Il mène en tête la plupart des nombreuses longueurs difficiles. En 1980, il est au pilier ouest du Makalu (8481 m), dont il atteint le sommet en solo. Comme au K2, l’équipe ne compte que sur ses seules forces.
John poursuit ses expéditions presque chaque année.Il est toujours actif, ayant réussi la célèbre Slipstream en 2009. L’an dernier, il a gravi Goats Beard, la plus longue cascade des USA. Auteur de plusieurs livres relatant ses expéditions, John Roskelley s’est tourné vers la politique. Il est très actif auprès de ses concitoyens de Spokane. C’est une forte personnalité, un homme de conviction, au verbe haut en couleur que les Piolets d’Or fêteront cette année.